— Je ne sache pas avoir rien promis à M. le comte de la Guerche qui concernât Mlle de Pardaillan, répondit M. de Pappenheim. On a peut-être le droit de se rappeler à Prague, ainsi qu’à Vienne, qu’elle est, en qualité de comtesse de Mummelsberg, sujette de Sa Majesté l’empereur d’Allemagne, et, s’il plaît à l’empereur Ferdinand de m’accorder sa main, il me plaît, à moi, de l’accepter.
— Ah ! vous êtes bien toujours l’homme de la Grande-Fortelle ! murmura M. de la Guerche.
Le visage du comte de Pappenheim changea de couleur ; on vit se dessiner en lignes pourpres les sabres qui croisaient leurs pointes sur son front. Mais, relevant la tête :
— Je crois que cet homme, vous l’avez rencontré à Magdebourg, répondit-il avec hauteur.
— Ah ! traître ! s’écria Renaud.
M. de Pappenheim le mesura des yeux, et, couvert d’une pâleur mortelle :
— Voilà un mot qui coûtera la vie à l’un de nous, dit-il.
— Eh bien, que tardez-vous à m’en demander raison ? Ne portez-vous pas une épée ? Ne nous sommes nous pas déjà rencontrés maintes fois ? Ah ! si vous me haïssez autant que je vous déteste, vous devez brûler autant que moi du désir de terminer cette querelle ? Venez donc !
— Je vous suis… marchez !
Déjà M. de Pappenheim avait fait un pas.
— Et moi, je vous défends de sortir ! s’écria Wallenstein. Qui commande ici ? Qui est le représentant et le délégué de l’empereur ?… S’il plaît à M. le marquis de Chaufontaine d’oublier son caractère, il me convient, à moi, de me rappeler que je suis le maître à Nuremberg, donc, bas les armes ! Monsieur le grand maréchal de l’empire, vous avez un commandement qui nécessite votre présence à l’armée et ne vous permet pas, sans mon ordre, de jouer votre vie