Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas à la quitter, pas plus que Mlle de Pardaillan.

— La main sur la conscience, croyez-vous qu’il aime encore Adrienne ?

— Non. Le temps et l’absence ont dissipé ce rêve d’un jour ; mais il sait que je l’aime, et il a promis à M. de la Guerche de veiller sur elle.

— Question d’honneur, alors ! Je la redoute moins qu’une question d’amour. Que j’allume seulement un désir dans cette âme passionnée, et j’en dirigerai la flamme du côté où il me plaira de la tourner !

Jean de Werth sourit.

— Vous avez le don des miracles, dit-il.

— Non, mais je hais ! À présent, mettez-vous en mesure de me faire rencontrer le plus tôt possible M. le comte de Pappenheim.

Grâce à une extrême diligence, Jean de Werth et Mme d’Igomer parvinrent à atteindre M. de Pappenheim dès la fin du second jour.

Une heure après, Thécla se faisait annoncer chez le général.

— Ah ! un commandement ! dit-il en lisant les dépêches que Mlle d’Igomer venait de lui remettre.

— L’empereur compte sur votre dévouement.

— Il a le droit d’y compter, puisque le roi de Suède est en Allemagne. Mais vous ignorez peut-être ce que je fais ici ?

— Je n’ignore rien. Lisez.

Et, d’une main hardie, Thécla tendit au comte les lettres de Wallenstein et du comte de Tilly.

— À vous Mlle de Pardaillan et Mlle de Souvigny ! reprit-il après qu’il eut jeté les yeux sur les deux lettres. Et ma parole ?

— Et votre intérêt ?