Mais tandis que l’un, expédié par le prince Christian-Guillaume, archevêque protestant de Magdebourg, demandait le roi, l’autre, guidé par Carquefou, demandait M. de Pardaillan, qu’il trouvait au lit, malade et souffrant.
Cette nouvelle inattendue, que Magdebourg était canonné, excita la colère du roi, en même temps que le message apporté par Benko jetait l’épouvante dans l’âme de M. de Pardaillan. Gustave-Adolphe y voyait un échec à la cause pour laquelle il avait tiré l’épée ; le vieux huguenot ne pensait qu’à sa fille et à son enfant d’adoption exposées à toutes les horreurs d’un siège qui empruntait au nom de l’homme qui l’avait entrepris un caractère plus menaçant.
Le visage bouleversé par la terreur, M. de Pardaillan appela auprès de lui M. de la Guerche et Renaud et leur présenta le messager envoyé par Magnus.
— Elles n’ont échappé au danger le plus horrible que pour tomber dans un danger non moins redoutable ! dit-il.
— Dieu ne nous les a-t-Il rendues que pour nous les ravir encore ! s’écria Armand-Louis.
— Coquin de Magnus ! murmura Renaud, dire que c’est lui, et non pas moi !… N’importe ! je l’embrasserai de bon cœur, lorsque nous entrerons à Magdebourg…
— Entrer à Magdebourg ! interrompit M. de Pardaillan ; avec qui donc comptez-vous y entrer ?
— Mais, j’imagine, avec le roi Gustave-Adolphe, et je prétends que les dragons de la Guerche soient les premiers à en passer les portes.
— Que parlez-vous du roi ! me verriez-vous si triste si Sa Majesté le roi levait son camp et marchait contre l’ennemi ?… Ah ! ne l’espérez pas ! Le comte de Tilly est seul devant Magdebourg, seul il y entrera.
— Ainsi, vous croyez que Gustave-Adolphe, ce prince à qui