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vous, monsieur le comte, quelque répugnance à épouser Mme la marquise à qui vous portez un si bel intérêt ?

– Voilà, vous me l’avouerez, une plaisante idée.

– C’est la mienne, mon beau cousin, et les idées d’un ministre ne sont jamais plaisantes.

– Mais encore…

– Que vous importe ! Votre intention a fait naître l’idée d’un projet. Répondez toujours.

– Ma foi, bien que le mariage soit une assez pitoyable chose, en considération de Mme d’Albergotti, je ferai bien cette folie.

– Et vous n’avez point peur de Belle-Rose ?

– Laissez donc ! et d’ailleurs, n’y a-t-il pas toujours un Belle-Rose avant, pendant, ou après ? Moi qui vous parle, j’ai été vingt fois ce Belle-Rose-là, et j’ai failli mourir six fois de désespoir.

– Eh bien ! la grâce de Mme d’Albergotti est à ce prix ; qu’elle vous épouse, et j’oublie sa faute.

– C’est dit : Mme d’Albergotti a du bien et j’ai toujours eu du goût pour elle.

– Touchez là, mon cousin, je me venge de Belle-Rose et je vous établis. C’est mener de front les affaires de l’État et celle de ma famille. Mais faites en sorte que Mme d’Albergotti se décide, ou elle aura du couvent pour sa vie entière.

– Elle n’ira point au couvent.

– En êtes-vous bien sûr ?

– Nous ne sommes plus au temps des bergeries, monseigneur.

– Vous allez en faire l’épreuve.

M. de Louvois appela un huissier et lui donna ordre d’aller quérir Mme d’Albergotti.

– À propos ! s’écria M. de Pomereux au moment où l’huissier se retirait, réservez-moi une autre mission pour cadeau de noces : si j’en prends une, j’en veux gagner deux.