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Une heure après cette conversation, Belle-Rose partit accompagné de la Déroute, qui, sous aucun prétexte, n’avait voulu se séparer de lui. M. de Nancrais s’était chargé de Pierre, dont il se proposait de pousser l’éducation militaire. Afin que l’absence de Belle-Rose ne fût pas interprétée d’une manière défavorable, il avait été en apparence chargé d’une mission pour M. de Louvois. Arrivé à Chantilly, Belle-Rose se rendit chez l’intendant du prince, qui lui compta la somme convenue ; puis il poussa vers Paris, où il descendit chez le digne M. Mériset, qui pensa s’évanouir de joie en le revoyant. Le lendemain, il se dirigea vers Palaiseau. Parvenu à cinq minutes du village, il arrêta un bouvier qui passait sur la route.

– Pourriez-vous m’indiquer la demeure de M. Bergame ? lui dit-il.

– Vous la voyez là-bas, entre ces vieux ormeaux ; c’est la maison qui a des volets verts et des tuiles rouges. Le jardin est à lui et la prairie aussi. Oh ! il a du bien, M. Bergame ; on dit dans le pays qu’il va s’arrondir.

– Eh ! mais c’est justement pour l’aider à s’arrondir que je me rends chez lui ! dit Belle-Rose en souriant.

– Allez donc, vous serez le bienvenu.

Belle-Rose poussa du côté de la maison avec la Déroute, qu’il laissa devant la porte avec les deux chevaux, et entra dans le jardin.

– M. Bergame ? dit-il à un petit garçon qui ravaudait parmi les espaliers.

Le petit garçon, qui était maigre, pâle et chétif, regarda Belle-Rose d’un air futé.

– De quelle part venez-vous, monsieur ? dit-il avec un accent italien assez prononcé.