de son protecteur, écrivit quelques lignes qu’il adressa à Mme de Châteaufort, deux billets qu’il fit parvenir à Cornélius et à Claudine, pour les informer succinctement de son départ et de la résolution où il était de se rendre auprès de M. de Nancrais, sella lui-même un cheval et sortit au galop par la grille du parc. La duchesse se réveillait à peine de son long évanouissement, lorsqu’elle entendit rouler la grille sur ses gonds et sonner sur les cailloux les sabots du cheval. Elle se leva et d’un bond sauta sur le balcon ; un nuage de poussière tourbillonnait sur la route. Le cavalier disparaissait sous le blanc linceul, mais le cœur de Geneviève criait son nom. Elle se retourna vers Camille, le visage enflammé, superbe d’amour et d’effroi.
– M. de Verval ! qu’il vienne… à l’instant, je le veux ! disait-elle ; et, d’un geste impérieux, elle montrait la porte à sa camériste, lorsque cette porte s’ouvrit. Un laquais se présenta une lettre à la main.
Mme de Châteaufort prit cette lettre, et, tombant sur un sofa, fit signe au laquais de se retirer.
– J’ai peur, dit-elle.
Ses lèvres blanchirent et sa vue se troubla.
– Oh ! madame, est-ce bien vous ? s’écria la camériste.
– Est-ce que tu peux me comprendre ! lui dit la pauvre amante, tu n’aimes pas, toi !
Mme de Châteaufort brisa le cachet ; mais ses yeux étaient pleins de larmes : elle ne voyait rien.
– Tiens ! lis ! dit-elle à Camille ; j’en deviens folle !
Et couvrant son visage de ses mains, elle attendit.
Camille prit la lettre, elle contenait les quelques lignes que voici :
« Madame,
« Vous m’avez ravi le droit de venger M. d’Assonville, mais je vous recommande sa dépouille mortelle ; rendez à son corps le repos que vous avez refusé à son cœur. M. d’Assonville m’a chargé d’une mission sacrée. Si je