besogne pour un auteur dramatique, et il arrivera parfois
que les lois de l’esthétique théâtrale contraindront le
dramaturge devenu réformateur à varier notablement
dans ses conclusions. — Imprégné de l’esprit de charité
chrétienne et de la plus noble morale évangélique dans
Les Idées de Mme Aubray, il se présentera, au dénouement,
la main pleine de pardons ; mais il redeviendra un
législateur draconien et dur dans L’Affaire Clémenceau et
La Femme de Claude. Après avoir été impitoyable pour
la femme, il tournera ses sévérités contre l’homme dans
Une Visite de noces, dans Monsieur Alphonse et L’Étrangère ;
puis de nouveau, touché de compassion, il n’aura plus pour
Mme de Montaiglin et pour Denise que des trésors de mansuétude
et d’indulgence. Enfin, dans Francillon, on le
retrouvera perplexe, ne sachant trop de quel côté faire
pencher la balance, s’abandonnant à un scepticisme découragé
et mettant dans la bouche de l’un de ses héros
cette déclaration finale :
Stanislas. — Qu’est-ce qu’on disait donc, que le mariage est monotone ? C’est très mouvementé.
Lucien. — Et ça te décide…
Stanislas. — À rester garçon.
Toutefois, quelques réserves que l’on puisse faire, au point de vue de l’art comme au point de vue juridique, sur cette troisième manière d’Alexandre Dumas, il faut se hâter de reconnaître que, dans la seconde moitié de sa carrière comme dans la première, il s’est montré le plus génial des dramatistes. Il semble même qu’il y ait développé encore et affiné ses belles qualités d’homme de