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au Dr Andral pour entreprendre une traduction et une édition nouvelle d’Hippocrate. M. Andral, occupé d’autres études, ne put prendre part à ce grand travail, et, en 1834, M. Littré en resta seul chargé.

Ce qu’il fallait de connaissances spéciales et d’aptitudes variées concourant dans un labeur assidu, pour mener à bien cette grande œuvre, rien qu’une telle idée, a dit un de ses biographes, avait de quoi effrayer et détourner tout autre que M. Littré.

Le premier volume parut en 1839. A peine était-il publié que M. Littré fut élu membre de l’Académie des Inscriptions. Notre confrère aimait à rappeler ce premier et grand succès. A dater de cette époque et tout en satisfaisant aux exigences de sa traduction d’Hippocrate, sa réputation grandit par l’accumulation incessante des productions les plus diverses. Préparé par un travail solitaire, il put se donner carrière dans toutes les directions de la pensée.

En 1844, il remplace M. Fauriel dans la Commission de l’histoire littéraire de la France où il donne successivement des notices importantes sur les médecins du moyen âge, des glossaires, des romans ou poèmes d’aventures et autres branches de poésie des trouvères. — Rédacteur du National, — rédacteur du Dictionnaire de médecine, — collaborateur de la Revue des Deux Mondes, du Journal des Débats, du Journal des Savants, de la Revue germanique, il mène tout de front et remplit ces recueils variés des trésors de son érudition sur des sujets de toutes sortes, médicaux, historiques, philologiques, langue et littérature du moyen âge. Il y ajouta même des essais poétiques.