Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/521

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MAURICE.

C’est utile pour lui,
Qui se fait adjuger des jetons de présence !
Mais en quoi, je vous prie, est-ce utile à la France ?

DUBREUIL.

Lui qui créa, fonda cet établissement…

MAURICE.

Un établissement de cuir bouilli ! Vraiment,
Voilà qui bien importe au salut de l’empire !
Le sort du cuir bouilli, sans lui, sera-t-il pire ?
Mon Dieu ! s’il n’en fait pas, soit ! quelque autre en fera.
Et ce cher cuir bouilli ne mourra pas pour ça !…

DUBREUIL.

Je sais votre dédain, messieurs, pour le commerce.
Mais permettez que moi, qui comme lui l’exerce…

MAURICE.

Vous ! c’est bien différent ! Vous avez simplement,
Sans vous intituler homme de dévouement.
Gagné dans le négoce une fortune honnête !
C’est bien, c’est honorable, et j’incline la tête !
Mais Dufournelle ! mais tous ces vieux de trente ans
Qui se croient en tous lieux des hommes importants,
Pour s’habiller de noir ainsi que des notaires ;
Et mettre le matin, en personnes austères,
Une cravate blanche à déjeuner ! Ces gens