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MAURICE.

Hé bien ?

DUBREUIL.

Hé bien, mon cher monsieur, écoutez-moi !
Vous êtes un charmant garçon : belle fortune !
Une éducation solide et peu commune !
Excellentes façons, de la grâce, du goût !
En outre, des parents bien posés ! enfin tout !
Tout ce qui dans Paris forme un parti superbe,
Et ma conclusion, c’est celle du proverbe,
Vous n’aurez pas ma fille !

MAURICE.

Et vos motifs ?

DUBREUIL.
Mon cher,
C’est que vous n avez pas d’état.
MAURICE.

Mais…

DUBREUIL.
Mais, c’est clair !
J’ai travaillé, je veux que mon gendre travaille.

Pour faire une fortune à ma chère marmaille,
J’ai sué sang et eau, s’il vous plait, vingt-cinq ans :
Je veux qu’il sue aussi pour doter ses enfants !
C’est bourgeois, c’est crétin, comme on dit chez vous autres.
Messieurs les jeunes gens ! Mais tous vos grands apôtres