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Prix fondé par feu M. Achille-Edmond Halphen, pour l’ouvrage que l’Académie jugerait le plus remarquable au point de vue historique ou littéraire, et le plus digne au point de vue moral, était réservé par l’Académie, depuis deux ans. Elle en décerne aujourd’hui la valeur triennale à l’ouvrage de M. Emile de Bonnechose sur l’histoire d’Angleterre.

Cet ouvrage n’est pas sans doute l’histoire complète d’un tel pays durant plusieurs siècles ; mais ce n’est pas un abrégé superficiel et sommaire. C’est une étude attentive, dans les proportions suffisantes pour la variété et la précision des recherches, l’intérêt du récit et le jugement réfléchi des faits. Sur divers points de ce tableau si vaste, le nouvel ouvrage est inférieur sans doute à d’autres récits des mêmes événements, à d’autres portraits des mêmes hommes, souvent reproduits dte nos jours. Mais il en offre la série dans un ordre sagement tracé, sur des notions bien choisies, bien comprises, et, avec ce sentiment de justice, de modération, de tolérance, qui est une grande part de la philosophie de l’histoire.

Ici, Messieurs, s’arrête notre examen, trop rapide pour tant d’ouvrages différents. L’Académie devait encore disposer du Prix fondé par feu M. le comte de Maillé Latour-Landry, et destiné à un jeune écrivain dont le talent déjà remarquable mérite d’être encouragé à suivre la carrière des lettres. L’Académie choisit un jeune homme plein d’ardeur pour l’étude. Elle a considéré, non pas quelques essais tentés au théâtre, mais plusieurs morceaux de critique littéraire érudits avec un tour piquant d’esprit, et plus encore des leçons publiques où le génie d’un grand poëte étranger était bien étudié, curieusement approfondi, et célébré avec un talent de