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Ceux qui l’ont aidé dans raccomplissement de cette triste et noble mission vous diraient mieux que moi toutes les qualités qu’il y déploya ; je ne puis passer sous silence l’impression que j’ai recueillie parmi ceux qui avaient été ses justiciables. J’en ai vu un grand nombre dans les années qui ont suivi la révolution de Février. Ils croyaient avoir de graves sujets de reproche contre le gouvernement qui venait de tomber. Je n’en ai pas entendu un seul reprocher à la Chambre des pairs ou à son président les arrêts qui les avaient frappés. M. Pasquier passa à Tours une partie de l’année 1848. Il y rencontra comme commissaire du gouvernement provisoire et avec les pouvoirs redoutables qui étaient attachés à ce titre un des anciens condamnés d’avril. Il reçut de lui tous les témoignages d’un respect profond qui ne se démentit pas un moment.

En 1837 M. Pasquier fut nommé chancelier de France. « Cette dignité, disait M. le comte Mole, en présentant au roi l’ordonnance de nomination, sera noblement portée par celui qui s’est associé avec tant de dévouement et de gloire aux services rendus par le grand corps qu’il a présidé au milieu des épreuves les plus difficiles. »

En 1844 le Roi lui conféra le titre de duc. Entre ces deux époques, M. Pasquier eut l’insigne honneur d’être appelé par vos suffrages à remplacer M. l’évêque d’Hermopolis.

Lorsqu’on lit le discours qu’il vous adressa le jour où il vint prendre place parmi vous, on se persuade qu’il accomplissait avec bonheur la tâche que vous lui aviez imposée. Il faisait l’éloge d’un prélat qu’il avait appris à estimer et à respecter dans la vie publique ; en rappelant les succès que la parole de M. Frayssinous avait obtenus dans la