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tel qu’il apparaît chez l’auteur de Rolla, des Nuits, de l’Espoir en Dieu !

Serait-il vrai que les lettres françaises ne doivent plus atteindre les saines régions morales où elles se plaisaient avec Corneille et Racine ? Ne retrouveront-elles jamais ce merveilleux équilibre de l’imagination et du goût, des inspirations enthousiastes et de la raison sévère, et ces fortes convictions qui fondaient la grandeur du génie sur l’énergique droiture de la conscience ? Sommes-nous condamnés à redescendre la pente stérile de la licence et de l’ironie, que la poésie contemporaine, dès son premier vol, avait hautement dépassée ?

Soyons rassurés, messieurs, par l’exemple même de ce séduisant écrivain, si audacieux dans sa fantaisie, si emporté vers les brillantes chimères. Vous venez de l’entendre dans ses pages les plus éloquentes ; il y rend témoignage aux religieuses pensées, à ce noble souci de la vérité morale qui survit aux passions et à qui la poésie ne saurait survivre.