56. REPONSE DE, M. ETIENNE, DIRECTEUR DE l’aCADÉMIE FRANÇAISE, AU DISCOURS DE M. MÉRIMÉE.
Monsieur,
Toutes les formes oratoires de l’éloge semblaient depuis longtemps épuisées ; vous venez de les renouveler en les rendant plus simples et plus vraies. Pour louer M. Nodier, vous avez raconté sa vie ; vous l’avez peint tel qu’il était, avec cette chaleur d’âme, cette mobilité et cette finesse d’esprit, cet enthousiasme si prompt à s’enflammer, si prompt à s’éteindre, cette mélancolie rêveuse, qui n’ont fait de son existence, toujours agitée, qu’une longue suite d’illusions et de désenchantements. Vous nous le montrez tour à tour poëte, orateur, naturaliste, philologue, romancier, effleurant de sa plume élégante et capricieuse les sujets les plus graves et les plus frivoles ; tolérant, chez les autres, toutes les témé-