été établi. Buchon nous apprend qu’il a utilisé deux manuscrits de la Bibliothèque nationale de Paris (1019 7a et 1033 Sorbonne). Mais, en l’absence de toute variante, il est permis de penser qu’il s’est borné à faire prendre une copie de l’un de ces manuscrits et qu’il l’a transmise telle quelle à l’imprimeur. Les fautes de lecture abondent, en effet, dans son édition, et elles sont de telles nature qu’elles rendent plus d’un passage complètement incompréhensible.
En voici, entre bien d’autres, quelques spécimens :
Tome II, page 15 : ... espérant entrer en personne, lire : espérant entrer en Péronne. — Page 203 : ... il fit faire un pont des manteaux et des bombardes, lire : il fit faire un pont des manteaux des bombardes[1]. — Page 372 : ... ils lui paieroient chacun an trente-deux mille mailles du Rhin, comme duc de Brabant et général adnommé du pays de Liége, lire : général advoué. — Page 428 : Iceulx Flamens se partirent de l’abbaye Dynan où estoit leur fort, lire : de l’abbaye d’Eename. — Tome III, page 353 : les estats rentrèrent en Bruges et trouvèrent en la maison de la ville ... les doyens de Meringhen, lire : les doyens de neeringen (c’est-à-dire des métiers).
À ces mauvaises lectures, dont il serait facile de décupler le nombre, s’ajoute encore l’orthographe fantaisiste que le texte de Buchon donne à la plupart des noms
- ↑ Les manteaux des bombardes sont évidemment les abris en charpente derrière lesquels les canonniers se protégeaient contre les balles. Le sens de la phrase de Molinet est très facile à saisir. Mais l’addition de et dans le texte de Buchon la rend incompréhensible. Elle a complètement induit en erreur H. Klaje, Die Schlacht bei Guinegate, p. 49 n. (Greifswald, 1890.)