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il a pu se documenter exactement sur les faits qu’il raconte, et l’on chercherait vainement dans l’historiographie flamande ou française de nos provinces à cette époque, une source digne de lui être comparée. Olivier de La Marche, le seul écrivain du temps qui eût pu non seulement rivaliser avec lui, mais le surpasser, ne nous a laissé, on le sait, dans ses célèbres mémoires, que des notes fort insuffisantes sur le règne de Maximilien.

De bonne heure, on a reconnu pleinement l’importance de la chronique de Molinet. Louis Brésin lui a fait de larges emprunts dans sa chronique d’Artois, et Pontus Heuterus s’est contenté de la résumer ou de la paraphraser en latin dans de nombreux passages de ses Rerum Burgundicarum libri VI.

Il a fallu attendre cependant jusqu’au commencement du xixe siècle pour posséder de la chronique de Molinet une édition imprimée. Cette édition bien connue a paru en 1827-1828 : elle occupe les volumes XLIII à XLVII de la collection des Chroniques nationales françaises de J.-A. Buchon[1].

Il est inutile de rappeler ici que les textes publiés par Buchon sont en général des plus défectueux. La chronique de Molinet ne fait pas exception à la règle. Je croirais même volontiers qu’elle se distingue par son incorrection et par la légèreté avec laquelle son texte a

  1. De Reiffenberg a publié à Bruxelles, en 1836, deux fragments qui peuvent s’ajouter au texte de Buchon, Chronique métrique de G. Chastellain et de Molinet, pp. 33 et suiv. Il les a réimprimés ensuite dans le tome VIII de son édition de l’Histoire des ducs de Bourgogne de Barante.