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leurs Ouvrages que j’expoſeray mes ſentimens.

J’ay déliberé long-tems ſi je les abandonnerois au public, j’en ay prévû tous les inconveniens & toutes les difficultez. Je ſai que dans cette matiere où l’on confond ſouvent le Goût avec la raiſon, il étoit impoſſible de contenter tout le monde : Je ſuis perſuadé que les Curieux qui ont des Tableaux d’un maître, trouveront que je n’en auray pas parlé aſſez avantageuſement : Et j’ay connu enfin que ce n’étoit point aſſez pour découvrir les talens des grands maîtres, d’avoir vû les plus beaux Tableaux de l’Europe, & que l’attention que j’ay apportée à les examiner,