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& leurs Contemporains. Dans celle de Veniſe, Giorgion, le Titien, les Baſſans, Paul Véronéſe, Tintoret, & les autres Vénitiens. Dans celle de Parme, le Corrége, le Parméſan, & ceux qui ont ſuivi leur Goût. Dans celle de Bologne, les Caraches, le Guide, le Dominiquain, l’Albane, Lanfranc, & le Guarchin. Dans celle d’Allemagne, Albert Dure, Holbens, les petits Maîtres, Guillaume Baure, & autres. Dans celle de Flandres, Otho-Vénius, Rubens, Vandeik, & ceux qui ont pratiqué leurs maximes : ainſi de l’Ecole de France, & de celles des autres Païs.

Quelques-uns aſſemblent leurs Eſtampes par rapport aux Graveurs, ſans avoir égard aux Peintres ; d’autres par rapport aux ſujets qu’elles répréſentent, d’autres d’une autre façon, & il eſt juſte de laiſſer à un chacun la liberté d’en uſer ſelon ce qui luy ſemblera plus utile & plus agréable.

Quoy qu’on puiſſe en tout tems & à tout âge tirer de l’utilité de la vuë des Eſtampes, néanmois celuy de la jeuneſſe y eſt plus propre qu’un autre : parce que le fort des enfans eſt la mémoire, & qu’il faut pendant qu’on le peut ſe ſervir de cette partie de l’ame, pour en faire comme un magaſin, & pour les