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de quelque Profeſſion qu’il ſoit, qui n’en puiſſe tirer une grande utilité : les Théologiens, les Réligieux, les Gens dévots, les Philoſophes, les hommes de Guérre, les Voyageurs, les Géographes, les Peintres, les Sculpteurs, les Architéctes, les Graveurs, les Amateurs des beaux Arts, les Curieux de l’Hiſtoire & de l’Antiquité, & enfin ceux, qui, n’ayant point de profeſſion particuliére que celle d’être honnêtes gens, veulent orner leur Eſprit des connoiſſances qui peuvent les rendre plus eſtimables.

On ne prétend pas que chaque perſonne ſoit obligée de voir tout ce qu’il y a d’Eſtampes pour en tirer de l’utilité, au contraire leur nombre preſque infini & qui préſenteroit tout à la fois tant d’Idées différentes, ſeroit plutôt capable de diſſiper l’Eſprit, que de l’éclairer. Il n’y a que ceux, qui en naiſſant, l’ont apporté d’une grande étenduë & d’une grande netteté, ou qui l’ont éxercé quelque tems dans la vuë de tant de diverſes choſes, qui puiſſent en profiter, & les voir toutes ſans confuſion.

Mais chaque particulier peut choiſir ſeulement des ſujets qui luy ſoient propres, & qui puiſſent, ou rafraîchir ſa mémoire, ou fortifier ſes connoiſſances, & ſuivre en cela l’inclination qu’il