sez-moi !… Pourquoi m’avez-vous quittée !… je ne vous avais pas affligé, moi !… et pourtant !…
— Vous n’êtes pas généreuse, Sarah, dit le comte blessé de ce peu de bienveillance… et je vois que vos amis et les miens m’ont trompé en m’assurant que vous m’aimiez encore.
— Oh oui, je vous aime !… et pourtant… laissez-moi !… laissez-moi !… O mon Dieu ! la mort ne me viendra-t-elle pas délivrer… ?
— Est-ce de moi, Sarah ? dit Alfred d’un ton de hauteur que rien ne venait adoucir ; car, si son cœur était touché de quelque pitié pour Sarah, ce n’était que dans le cas où il la croyait malheureuse de son abandon. S’il n’était plus aimé, Sarah n’était pour lui qu’une femme ordinaire, et Louise reprenait son empire qu’elle n’avait même jamais perdu. Oubliant donc la recommandation du médecin, il continua la conversation sur un ton qui pouvait conduire à une scène vive et décisive pour les deux époux.
— Madame, dit Alfred d’un ton sévère, je