Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’élite que j’admire et que j’ai reconnue aussitôt que je vous ai vue ?… C’est un beau don du ciel ! Savez-vous qu’une sensibilité aussi exquise que la vôtre, ma chère enfant… c’est une faculté qui rapproche la créature du Créateur ?… Oui, je vous le répète… vous êtes privilégiée de Dieu et cependant, Anna…vous ne serez jamais heureuse !…

— Jamais heureuse s’écria la jeune fille, et que suis-je-donc ?… Il est vrai que, pendant bien long-temps, j’ai douté de moi-même… Je n’aimais pas la vie, car j’y étais seule… mais, à présent !… à présent que j’ai un ami, je sens tous les biens que Dieu m’a donnés, et j’en jouis pleinement !… Ne sommes-nous pas deux maintenant pour étudier… pour suivre la marche des astres, chercher les plantes, en découvrir de nouvelles ?… admirer un beau pays ?… À présent enfin j’ai une oreille fraternelle pour écouter mes plaintes, recevoir mes secrets… car je vous dis tout, Raymond, et