— Qu’avez-vous ? lui dit-elle en souriant doucement. Ce chagrin est-il de ceux qui peuvent être révélés ?
— Alfred garda le silence ; Louise n’insista pas. Le lendemain elle renouvela sa question ; Alfred n’y répondit pas encore. Enfin, le troisième jour, il dit à cette femme, qu’il regardait comme une seconde âme :
— Je crois que Sarah sait tout… Cette fois, j’ai plus que des soupçons. Le jour de la promenade du bois de Boulogne, elle fut alarmée par un mot inconséquent d’une de ses amies, qui me dit ensuite avoir réparé le mal en lui racontant une histoire assez bien arrangée. Mais depuis ce jour… elle aura rencontré probablement quelque autre personne plus méchante que madame de Bellay, et elle aura été instruite de ce que j’aurais voulu lui cacher. Car enfin elle m’aime… je lui dois mon existence, et sa conduite, parfaite envers moi, mérite sans doute une autre récompense…