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le monde ; mais je suis ainsi : — je n’estime que le courage utile. — De tout cela il faut conclure, n’est-il pas vrai, que je devrais vivre seul ?

— Eh bien ! j’en ai le goût… quoique jeune encore, je suis fatigué du monde, las de sa méchanceté… je trouve si peu d’hommes à mon niveau pour juger les autres, que je me retire en moi-même et ne m’entends qu’avec mes livres et ma solitude… C’est surtout à Erneville que je suis heureux !… j’aime la belle nature avec passion… En face d’elle, je retrouve mon ame de jeune homme… Alors, avec quelques amis dont les sentimens, les opinions et la morale, sont à l’unisson de ce que je ressens sur tous les points, je suis presque heureux !… Et pourtant il n’y pas toujours un contact parfait entre nous !… il faut donc être seul !… Une fois en ma vie, j’ai pensé qu’un être pouvait réaliser mes rêves insensés !… J’ai cru… mais laissons cela…

— Croiriez-vous, continua René après un