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c’était lui dire qu’elle était aimée, et elle aimait tant elle-même !… aussi était-elle bien heureuse !… et lorsque son oncle la quitta pour retourner en Belgique, s’éloigna-t-il persuadé que sa nièce était aussi heureuse qu’elle le méritait.

Sarah fut présentée à la cour, dans la haute société de Paris, et partout elle eut de grands succès. L’amour-propre d’Alfred fut flatté de cette vogue où l’on mettait celle qui portait son nom ; et puis il l’aimait sans doute beaucoup, mais pas assez cependant pour souhaiter la solitude avec elle. L’hiver, qu’on avait jugé devoir être brillant, le fut en effet beaucoup. Les bals masqués étaient courus de nouveau, et les hommes surtout, même ceux de la meilleure compagnie, allaient à l’Opéra, c’était comme une nouvelle mode. Alfred n’y portait aucun intérêt, et pourtant un jour, malgré l’humeur évidente de sa femme, ou plutôt à cause de cette humeur, il voulut y aller passer quelques momens…