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du bois qu’il aperçut la robe blanche de Sarah ; il voulut crier : Sarah, c’est moi, arrête !… Mais sa voix ne put se faire entendre, et la forme légère qui fuyait devant lui semblait déjà appartenir à un autre monde. Cependant les forces de Sarah ne pouvaient lutter avec la volonté d’Alfred ; il redoubla de vitesse des qu’il entendit le bruit de la cascade du moulin il se rappela en frémissant que la veille même le meunier avait dit qu’un homme qui tomberait dans la cascade serait perdu. Il voyait quelquefois la robe de Sarah à travers les arbres ; une fois une branche l’arrêta en arrachant la mousseline de sa robe. Alfred la joignit presque en ce moment.

— Sarah, cria-t-il de toute la force de sa voix, Sarah !…

Un gémissement lui répondit, mais l’ombre fuyait toujours… Cependant, depuis qu’elle avait entendu la voix d’Alfred, la marche de Sarah était moins rapide, car la magie de