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bien ! parce que je suis riche, parce que je puis vous donner une grande fortune, et parce que nous nous aimons enfin, nous devons nous séparer ! Mais Alfred, ce que vous me dites ne peut être sérieux.

— Vous ne me connaissez pas. Jamais une femme ne fera ma fortune. Et pourtant je vous aime, Sarah, je vous aime avec amour ; peut-être même cette passion fera-t-elle le destin de ma vie. Car il y a dans mon cœur une voix qui me crie que l’amour que j’ai pour vous fera ma destinée… Eh bien ! je ne puis, malgré cette voix, malgré celle de mon amour, malgré moi-même, je ne puis consentir à ma honte.

— Quel mot, grand Dieu !

— Eh quoi je suis proscrit, mes biens sont confisqués, je suis hors de ma patrie pour une époque indéterminée, et vous voulez que je vous associe à mon sort, et cela parce que vous m’aimez et que je vous aime ! non, Sarah ! non, jamais vous ne me verrez commettre une infamie,