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— Mon Dieu ! que lui ai-je donc fait ? s’écriait Sarah dans son cœur ; quelle faute ai-je commise ?…

Le dîner fut triste, chacun paraissait plus ou moins affecté ; Wilhelmine elle-même devint maussade en voyant des larmes dans les yeux de sa cousine… Fritz, seul, mangea et parla pour tous.

À peine fut-on hors de table que Sarah s’approcha d’Alfred et lui dit très-bas :

— Si vous ne voulez pas me voir tomber , devant vous, dites-moi ce que vous avez contre moi…

Son accent bref, sa voix tremblante, le pourpre de ses joues, cet état qui n’est jamais motivé que par une seule cause, frappa M. de Sorcy ; pour la première fois, il crut que M. Rosslyn pouvait ne pas se tromper ; mais alors quelle devait être sa conduite ? Il prit la main de la jeune fille, elle était froide comme celle d’une morte ! Cet état violent frappa Alfred.