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racontait ?… Elle souffrait alors, Sarah, mais son rôle de consolatrice était si doux à remplir, qu’elle ne voyait plus que lui, et demandait seulement à Dieu de lui donner des forces pour accomplir sa mission. Quelquefois cependant sa pensée s’égarait, et alors elle se disait pourquoi Alfred et elle ne seraient pas plus intimement unis !…

— Pourquoi ? se disait-elle. Ah ! c’est que mon amour ne suffit pas pour un tel espoir ! il faut qu’il m’aime aussi, lui !… et il ne m’aime pas.

Un jour Alfred fut se promener à cheval avec M. Van Rosslyn ; leur promenade fut longue. Au retour, Sarah fut frappée du changement total qu’elle remarqua dans la contenance de M. de Sorcy. Son regard fuyait le sien, il ne lui parlait que de choses générales, évitait tout ce qui le rapprochait d’elle, et ne parut pas même désirer lui apprendre la cause d’un tel changement.