Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sion de l’âme en effet que réside la beauté, du moins celle qui touche.

— Vous avez donc bien souffert ? lui demanda enfin Sarah d’une voix qui avait retrouvé son angélique douceur.

— Si j’ai souffert !… Ah ne demandez pas à l’homme qui a été brisé sur le chevalet de la torture s’il a souffert !… C’est, je crois, la même douleur !… Souffert !… oh ! c’est un autre mot qu’il faut pour exprimer ce que j’ai ressenti.

Alfred s’appuya alors contre un arbre, et Sarah entendit un sanglot qui vint retentir dans son cœur avec toute l’amertume d’une souffrance personnelle. En ce moment, elle aussi, elle haïssait cette femme qui faisait ainsi souffrir une noble créature !… Car c’était une femme qui causait de telles émotions, qui soulevait de tels orages !… elle en était sûre !

Ils marchèrent quelque temps en silence… Tout-à-coup le général s’arrêta.