« car, disait-elle, en souriant, dans son langage poétique, les planètes ne sont-elles pas les fleurs du ciel ! »
Mais, si l’ingénieuse amitié de Raymond avait adouci sa vie, il restait encore bien des jours sombres et orageux dans cette existence au pouvoir d’un homme qui ne trouvait de bonheur que dans l’esclavage de ceux qui l’entouraient.
Un jour, des fermiers de l’Apennin amenèrent au comte Vanina une jeune chèvre blanche, d’une grande beauté. Il la donna aussitôt à Anna, qui fut ravie de ce présent. Sa mélancolie enfantine céda au plaisir d’exercer sa domination sur la jolie petite bête, de la faire courir, et de courir avec elle ; sa joie était pure, car elle était de son âge, et, pour la première fois, on entendit sortir de sa bouche le bruit d’un éclat de rire franc et joyeux… De son côté, la chèvre, toujours caressée et soignée, s’attacha à sa maîtresse : elle la suivait dans