Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelquefois. Il avait reçu le matin même, de Paris, des lettres dont l’écriture seule lui avait causé une impression terrible. Et de nouveau la plaie avait saigné.

Oh ! pourquoi donc ne puis-je repasser cette frontière qui est entre moi et ce cœur ennemi ! disait le pauvre exilé ; me faudra-t-il donc mourir ici sans me venger ?…

Il arrivait en ce moment au bord du ruisseau qui fait tourner le moulin ; il s’assit, et la scène qui était devant lui calma par degrés son agitation. Le soleil se couchait sur les belles prairies qui bordent la Lys… Toute cette scène était paisible et douce, tout racontait le bonheur et la paix, l’air était tiède et parfumé de cette suave odeur de l’aubépine fleurie et de tous ces arbres qui sont en profusion dans les parcs, l’ébénier, l’acacia, l’arbre de Judée ; toutes les grappes odorantes de ces arbres se balançaient dans l’air, et semblaient encenser quelque être inconnu dont la nature cé-