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Le lendemain, il était levé avec le jour ; il descendit dans les jardins : partout il vit des souvenirs de la première jeunesse d’Anna !… Il était encore incertain, et il ne pouvait cependant mettre en doute ces preuves vivantes d’un souvenir qui ne se rapportait qu’à lui !… Les fleurs qu’il aimait étaient les seules cultivées ; les plantes qu’il préférait, jusqu’aux fruits, tout le rappelait ; et son nom lui-même était aussi connu aux gens de la maison que celui du bien-aimé que tous ignoraient.

— C’est Arthur, disait cependant le jardinier.

— Arthur, répétait Raymond : c’est le nom de l’étoile chérie… Ô Anna ! pourquoi t’ai-je quittée !…

En rentrant au château, il ne rencontra que des figures bouleversées, l’inquiétude agitait chaque domestique : Anna venait de s’éveiller avec une fièvre très-forte, et le délire commençait à se déclarer… On venait d’envoyer à