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vallée, elle fut tout le jour dans un état d’étrange agitation ; le lendemain, elle fit à cheval le chemin que la veille elle avait fait en char-à-banc, et, le jour d’après, elle le fit à pied… Tout la frappait également : c’était une nature comme elle n’en avait jamais rêvé une dans ses songes les plus délirans… il lui restait à connaître une dernière partie de cette contrée toute étrange, et elle consentit à remonter la vallée pour aller au lac où la Moësa prend sa source.

Elle partit de bonne heure ; à mesure qu’elle remontait vers la partie supérieure, elle s’étonnait elle-même de la rapidité avec laquelle s’effaçait la décoration que la veille elle admirait encore… — Est-ce donc que je rêvais ? s’écria-t-elle…

Plus de vignobles… plus de guirlandes de pampre se rattachant aux mûriers ; les mûriers eux-mêmes sont remplacés par les sapins, les rochers et les lavanges pierreuses couvrent la