bien l’intérieur de la Suisse. Ce n’est pas ainsi qu’Anna la parcourut ; elle ne fit aucun projet, aucun arrangement pour régler sa vie comme elle se trouva naturellement arrangée. On ne sait rien prévoir quand on est malheureux au point où l’était Anna… alors les jours suivent les jours, les mois suivent les mois ; les années se succèdent, et le chagrin qui menaçait votre vie est devenu votre hôte, a trouvé même sa place dans votre cœur… on est aussi à plaindre, et pourtant on le sent moins… C’est la position dans laquelle se trouvait Anna au bout d’un an de séjour à Belmont ; mais une autre cause que sa résignation passive l’avait amenée au point où elle existait !… nous l’apprendrons plus tard.
Admiratrice passionnée des beautés de la nature, dévouée à son étude depuis son enfance, Anna fut d’abord comme étonnée par ce qui l’entourait. La Suisse est un beau pays pour tous ceux qui y voyagent ; pour Anna, c’était un paradis dont la porte venait de s’ou-