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gais portaient aux nègres de l’Afrique comme moyen plus prompt de vengeance, tandis que sa main gauche, qui tenait sa zagaie, faisait l’évolution avec cette arme dangereuse, dont le bout, partagé en cinq parties, présentait cinq flèches dont chacune avait une langue de fer fourchue. La blessure que faisait cette arme était mortelle… jamais Zingha ne manquait le but qu’elle visait…

Elle marchait depuis une demi-heure toujours dans le silence ; ses esclaves suivaient son pas rapide, muets comme elle, et n’interrompant leur marche que pur écouter le cri du tigre et le rugissement de la hyène…

Tout-à-coup le silence du désert est interrompu par les cris plaintifs d’une voix humaine… Zingha s’arrête… à ces cris se joignent d’horribles miaulemens… C’est comme un chant de fête se mêlant à un chant de démon. C’est le tigre joyeux d’avoir une pâture… Zingha double le pas… Elle s’arrête encore, car