Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Cassangé, dit-elle au frère de Cuma en lui montrant le soldat qu’il avait amené, renvoie cet homme, nous n’avons besoin de personne. Nous sommes assez forts à nous trois pour nous défendre contre une troupe d’hommes, fût-elle nombreuse. Il convient d’être seuls… donne-lui toujours sa récompense.

Le soldat reçut deux piastres, et Zingha se mit en marche quelques instans avant minuit par une nuit obscure et orageuse. Le vent soufflait en rafales, venant du désert, avec son haleine brûlante, que la nuit ne rendait pas plus fraîche. Dans ces heures orageuses la nature entière, dans ce climat de feu, semble s’accorder pour effrayer l’âme la moins timide, par les cris des bêtes féroces rôdant autour de la demeure de l’homme pendant son sommeil, et le sourd mugissement d’un orage, menaçant de briser avec sa foudre le palais des rois comme la httue du nègre esclave. La chaleur était accablante, c’était le moment des amours de la