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La jeune esclave s’inclina et alla exécuter les ordres de sa maîtresse ; cependant le temps menaçait, et un orage grondait au-dessus de Cabazzo.

Au moment où l’heure de la première veille était annoncée par le crieur du sérail du roi, Zingha frappa trois fois dans ses mains pour appeler Cuma près d’elle. La jeune Abyssinienne accourut apportant la pagne grossière, le manteau, le carquois et les flèches, et la sagaie du soldat. Elle-même était déjà vêtue comme sa maîtresse, qui abandonna silencieusement sa pagne de fine étoffe d’écorce brodée d’or ; elle dépouilla de même ses colliers de perles, ses bracelets, ses joyaux, et demeura comme un jeune garçon vêtue d’une pagne de fil de pita[1], et les épaules couvertes d’un manteau grossier de feuilles d’agave, armée non seulement d’armes éprouvées, mais de son courage et de sa grande âme…

  1. Pita, l’aloès. On fait des étoffes admirables avec le fil provenant des feuilles de l’aloès. Les vrais madras sont ce fil de pita.