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lui rendait… il sentit qu’il l’aimait toujours.

— Et pourtant, disait-il avec déchirement, il faut nous séparer !

Sarah fut long-temps à se rétablir… elle avait fait une fausse couche, et la douleur de la perte de son enfant accrut encore le danger ; enfin la jeunesse l’emporta, et elle fut sauvée… Lorsque Alfred put la voir sans qu’une explication fût dangereuse pour elle, il lui fit demander une entrevue… Sarah toute tremblante répondit qu’il pouvait venir.

— Sarah, lui dit-il avec douceur en l’abordant, je ne viens pas vous faire des reproches… je sais que moi-même j’en mérite… Mais notre position m’ordonne une conduite que je dois suivre : nous devons nous séparer.

Sarah pâlit, mais ne répondit pas.

— Nous devons nous séparer, poursuivit Alfred, et cela… dès demain…

— Jamais ! répondit Sarah d’une voix ferme, jamais !… ou je mourrai.