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mour est jaloux du passé comme il l’est de l’avenir et du présent.

Bianca fondait en larmes.

— Pourquoi pleurer ? dit Zingha… soyez forte… vengez-vous si vous souffrez à ne pouvoir supporter votre peine ! vengez-vous de moi ; le champ est libre, la guerre est déclarée.

Bianca se jeta tout effrayée dans les bras de dona Maria… Il lui semblait voir briller l’acier du poignard de Zingha contre son cœur… elle poussa un faible cri.

Vous n’êtes qu’une femme sans courage !… Et voilà celle qui serait la compagne de don Pedro !… lui dont le noble cœur est plein d’honneur et du désir de la gloire !… Non, non, il faut pour sa compagne une femme qui soit assez forte pour porter son nom au lieu de pleurer la perte d’un cœur qui nous oublie… On se venge, mais on ne pleure pas… des larmes !… mais savez-vous ce que c’est que des larmes ? savez-vous que, si jamais je pleurais, chacune