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car votre volonté sera tout en cela… dites que vous m’aimez un peu, cela me donnera du courage pour achever.

Dona Maria depuis huit mois n’avait vu se vérifier aucune des prévisions qu’avait fait craindre la renommée de Zingha. Elle l’aimait donc et la protégeait même contre cette réputation de férocité qu’elle avait aussi parmi les Africains… Ainsi donc, à cet appel à sa tendresse, elle sourit, et, la baisant doucement, en séparant ses cheveux si noirs et si lisses sur son front, elle lui répondit par de douces paroles d’affection.

— Eh bien ! ma mère, dit la fière sauvage, puisque vous m’encouragez à vous ouvrir mon cœur, faites que je sois tout-à fait votre fille !…

Dona Maria la regarda d’un œil étonné… Zingha poursuivit en glissant du sofa où elle était à côté de la vice-reine et se trouva presque à ses genoux. — Oui, votre fille ! donnez-moi don Pedro pour époux, je le fais roi d’Angola