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byrinthe où mes pieds trébuchent à chaque pas et me menacent d’une chute ! Mon Dieu ! ayez pitié de moi !…

Dona Bianca éprouva le contre-coup de la joie qu’elle avait eue quelques semaines auparavant, lorsque don Pedro devait être parrain de Zingha. Elle ne savait que dire, aucun soupçon réel ne lui troublait l’âme ; mais il y avait dans cette âme une sorte d’inquiétude qui la faisait soupirer avec douleur chaque fois que Zingha tournait son regard de feu sur don Pedro, et que les yeux de don Pedro, si doux et si fier, devenaient encore plus tendres en répondant à ce regard. L’amour entre Zingha et don Pedro !… Cette pensée ne venait pas dans le cœur de Bianca ; encore une fois, elle n’était pas jalouse… si elle l’eût été… la malheureuse enfant serait morte ! Tout était vague encore dans son âme… aucun voile n’était levé… Pauvre fille ! le jour où il le serait, le malheur devenait son hôte pour ne la plus quitter !