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sait même celle de Tem-Dumba, cette femme cruelle qui fit les lois de sang des massacres, et de Mussars, son aïeule, monstre à face humaine qui vécut les bras et les pieds plongés dans le sang… Cette renommée avait été effacée par Zingha, non pas à force de meurtres et de massacres, mais par sa bravoure et par son exactitude à suivre la loi des Giagues. En ne faisant que remplir ce rite cruel, à l’époque plus civilisée où vivait Zingha, elle méritait justement le surnom de femme sans pitié, sous lequel elle était connue chez les Portugais. Les tribus guerrières la montraient pour exemple à leurs enfans, et les autres tribus l’estimaient également, parce qu’elle était courageuse ; Zingha fondait alors de grandes espérances sur un avenir qu’elle-même construisait. Ses passions pouvaient seules le troubler, et son malheur venir d’elle seule ; mais jusqu’à ce moment l’horizon était pur, et, s’il se troublait, c’était la bande de sang qui le bordait aux jours des sa-