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plet… Trois mois avaient suffi pour faire de Zingha une femme d’Europe avec ses défauts comme ses qualités, en y joignant les vertus de la fille africaine… c’était un étrange ensemble ! Déjà fort instruite dans la religion chrétienne, elle fut elle-même l’institutrice de ses sœurs ; chaque jour elle devenait plus habile dans tout ce qu’elle apprenait, et don Juan voyait de quel avantage serait pour le Portugal une souverainne aussi accomplie. Le Père Athanas homme de grande naissance et attaché aux missions étrangères, lui avait donné ses soins. Elle parlait portugais assez purement, entendait l’italien ; son instruction politique avait fait les mêmes progrès…

Le jour du baptême, une foule immense remplissait la petite ville de Loando pour voir abjurer une princesse païenne et admirer en elle une de ces créations que le Seigneur jette de siècle en siècle sur la terre. Parmi les siens elle était d’une renommé qui dépas-