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dience particulière et solennelle qu’il donna dès le lendemain de l’arrivée de Zingha à l’envoyée de N-Golam-Bandi. Ici la politique reprenait son rang, et la politesse du chevalier, du grand seigneur portugais, disparaissait pour faire place à la sévérité froide et ponctuelle de l’envoyé d’un grand roi, car à cette époque le Portugal était une magnifique et grande puissance. L’audience fut donc ordonnée comme je le vais dire : le lieu de cette conférence était une vaste salle gothique, bâtie par les Européens eux-mêmes et construite selon les règles de l’art, dont étaient si loin les huttes royales, demeures du plus grand roi dans ce vaste désert de sable et de feu qu’on nomme la Guinée… Le vice-roi avait voulu frapper l’imagination de la jeune ambassadrice et la convaincre matériellement de la prépondérance de l’Europe sur ses hordes sauvages… et, pour rendre la vérité plus vivement frappante, il ne fit mettre dans la salle d’audience qu’un fauteuil de velours rouge à