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tamba… Les jeunes filles jetaient des palmes sous ses pas et sous ceux des hommes qui la portaient. Toutes les femmes de la ville dansaient devant elle en la précédant et faisant voler au-dessus de sa tête des voiles de mousseline brodée d’or, tandis que d’autres rafraîchissaient l’air en jetant des eaux de senteur[1] sur la terre et en agitant des touffes de magnifiques plumes d’autruche[2]. La princesse, vêtue ce jour-là d’une manière remarquable, frappait d’admiration par la somptuosité de son costume guerrier, qui tenait à la fois du vêtement de l’homme et de celui de la femme. Contente de tout ce qui se présentait à elle, elle était radieuse dans l’expression de son regard et de son sourire ; mais qui la connaissait voyait de la mort et du sang dans tous deux !

  1. Particulièrement des eaux de jasmin et de rose, qui sont adorables, et qui l’étaient surtout à cette époque : l’Espagne en tirait alors une grande quantité de la Zingha.
  2. On sait que c’est de là que nous les tirons