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une pareille conduite. Don Juan avait alors quarante-cinq ans ; il avait été beau ; mais une vie guerrière, des chagrins antérieurs avaient laissé leur trace de fer sur des traits qui, s’ils n’eussent été couverts d’un voile de tristesse, eussent été admirablement beaux.

Don Juan aimait non seulement la gloire, mais l’honneur de sa nation lui était précieux comme le sien. Il ne voulut même pas admettre que son beau pays dût souffrir un jour du manque de foi d’un nègre sauvage et menteur. Il parla avec fermeté, même avec rudesse, et N-Golam-Bandi eut peur comme tous les lâches. Il Se prosterna devant l’envoyé du vice-roi et promit une réparation… prompte… solennelle !… Il promit tout !… Mais, rentré dans son appartement intérieur, il jeta avec violence le bâton d’or recouvert de perles et de diamans[1] qui lui servait à la fois de bâton de com-

  1. Celui de Zingha, disent les missionnaires français et portugais, qui s’accordent à cet égard, valait plusieurs millions.