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phonse, et ne cacha pas sa passion pour lui ; elle révéla cette passion, non pour afficher un sentiment qui doit être caché même à soi, mais parce qu’elle était heureuse et fière d’aimer un être supérieur, qui l’avait comprise et répondait à son amour de toute la puissance du sien… Enfin elle aimait et ne le cachait pas ; elle n’y mettait ni mystère ni audace ; elle aimait et le disait non par des paroles qui eussent été inconvenantes, mais par des actions qui, étant toutes passionnées, mais vraies, blessaient par leur vérité des femmes coquettes et minaudières qui affichaient de la modestie, et n’étaient que des prudes sans vertu, ne se blessant ordinairement de la conduite des autres que lorsque cette conduite était la satire parlante de la leur.

Il y avait en ce moment chez le père de Mathilde, à la campagne, une de ces pestes-là, je dis le mot peste, parce que, s’il en était un plus fort, je l’emploierais. C’est un rasoir à