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et d’une taille toute mignonne, elle devait prendre les attitudes les plus moelleusement gracieuses. Elle avait si bien compris le fandango que le maître s’écria : « Oh ! quel malheur que madame la comtesse ne soit pas Espagnole et malheureuse ! comme elle gagnerait de l’argent[1]! »

Alphonse était tombé sur un divan, et là, plongé dans une ravissante extase, il suivait de l’œil tous les mouvemens de Mathilde, il la suivait avec un amour qui venait de recevoir une sanction toute sacrée et religieusement passionnée. Maintenant il pensait avec amour lui-même à ce que venait de faire Mathilde ; et il ne comprenait pas comment il ne tombait pas à ses pieds, comment il ne les mouillait pas

  1. J’ai vu danser à Paris le minueto fandango à une personne qui pourtant n’avait jamais été en Espagne, et qui prit tous les mouvemens, toutes les attitudes de cette danse comme de celle du boléro. C’était Mlle Peronville, depuis Mme Duplessis. Elle était heureusement douée, car elle chantait admirablement.