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la foi qu’elle portait à ses dieux sanglans : son père mourut, ses funérailles furent celles d’un roi, et d’un roi d’Afrique de la religion des Giagues. Deux cents innocentes créatures humaines reçurent la mort sur la fosse de Zingha-N-Bandi-Angola… Et la gloire du roi défunt fut célébrée dans ce tombo[1] par les chants des prêtres se mêlant aux cris des femmes, des enfans, des vieillards tombant sous la hache et le poignard de Zingha elle-même, qui louait les dieux en ouvrant la poitrine d’une jeune fille et en buvant son sang.

Sa mère était Abyssinienne et lui avait donné sa figure et son genre de beauté. Zingha était belle malgré la couleur de sa peau : son nez était droit, et ses cheveux lisses tombaient sur des épaules dont la forme eût été enviée par beaucoup de blanches[2]. Ses formes étaient par-

  1. Tombo, sacrifice. Plus les victimes étaient honorables, plus elles étaient agréables au dieu.
  2. Les Abyssiniennes n’ont pas les cheveux crépus ni le nez