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Ô ave ! mama : ô ave !… ô ave !…[1]

Mais, à côté de ces lignes, elle en portait d’autres sur ses traits qui annonçaient en même temps qu’elle serait une femme extraordinaire et supérieure. Son père le comprit et lui fit donner une éducation encore plus guerrière que celle que reçoivent ordinairement les princesses africaines. Bandi-Angola de la secte des Giagues[2]. Souvent il bénissait sa fille avec toutes les cérémonies de cette religion sanguinaire ; et c’était entouré de cadavres d’enfans égorgés, en buvant le sang humain dans les crânes des victimes innocentes égorgées pour cette affreuse religion, que la bénédiction fut appelée sur la tête de celle qui devait gouverner le royaume. Cet augure sinistre ne fut pas trompé et, quoique bien jeune encore, Zingha fut appelée à rendre témoignage pour

  1. Oh ! quel monstre sera cet enfant !
  2. Les Giagues étaient anthrophages et plus cruels qu’aucun autre peuple de l’Afrique.